Critique Saison 1 Like a Dragon : Yakuza (2024)

Like a Dragon: Yakuza

Un série destinée à un autre public

ParAekonimi

Mis à jour le 24 octobre 2024 17:31

Mis en ligne le 24 octobre 2024 17:00

Les plateformes de streaming ne lâchent plus leur filon d’or, désormais concentrées sur les adaptations de licences vidéoludiques plus ou moins cultes. Amazon s’apprête à lancer la première saison de la série adaptée de la saga Yakuza. Nous avons eu la chance de regarder les 6 épisodes de cette première saison et en sortons plutôt mitigés tant par la réalisation, l’écriture ou la mise en scène de cette série semblent davantage destinées à un public précis qu'à toutes et tous.

Cette première saison de Yakuza retrace les débuts de celui que l’on appellera rapidement le « Dragon de Dojima », à savoir Kazuma Kiryu. Nous retrouvons donc notre héros dans l’orphelinat où il a vécu, ses débuts en tant que yakuza ou lors de sa sortie de prison en 2005. Like a Dragon surfera entre ces trois périodes pour nous expliquer ce qu’il s’est passé entre temps, comment les personnages ont évolué, grandi et pris du pouvoir au sein de l'organisation.

Nous éviterons d’entrer dans les détails pour éviter tout spoil. Sachez toutefois que la série aborde les sujets de l’histoire dans un ordre différent de celui du jeu vidéo et ne nous narre pas les événements uniquement par les yeux de Kiryu. Nous nous laissons donc guider à travers une histoire certes convenue d’un groupe d’amis d’enfance pris dans la tornade du monde des Yakuza, coincés entre leurs rêves d’enfant, leur notion de la loyauté et leurs propres limites pour atteindre un but. Kazuma cherchera à aider son amie Yumi (oui, oui, fans de Yakuza 1, je sais…) tout en aidant la police dans un cas de meurtre en série à Kamurocho.

Yakuza adopte le parti pris d’une narration sérieuse et met de côté la folie des jeux originaux. Ce n’est peut-être pas un mal puisque vouloir transposer l’absurdité de la licence vidéoludique aurait probablement rendu la production un brin trop kitsch. Cependant, les puristes ne retrouveront pas cette folie qui va de pair avec les bons souvenirs de certaines sessions de jeu, et pire encore, pourront bondir de leur siège face à des choix allant à l'encontre de ce qu’ils connaissent déjà.

En effet, de nombreuses libertés ont été prises : des personnages ont été ajoutés (même dans le cercle privé des proches de Kiryu) ou la trame d'autres existants déjà a été altérée. Enfin, de nouvelles menaces ont été introduites. Ces choix sont parfois très déconcertants. Non seulement cela nous a frustrés, mais cela a également fait perdre en vraisemblance les objectifs de nos protagonistes au point de décrédibiliser quelque peu leur raison de s’impliquer dans les différentes problématique de cette saison.

Mais pire encore, le résultat nous a parfois donné l’impression que les scénaristes avaient absolument tout fait pour changer en gardant les mêmes éléments, alors que le but, les enjeux et la finalité restent les mêmes — comme si on forçait la position des pièces d’un puzzle pour qu’il prenne une autre forme. Nous nous retrouvons avec une conclusion à mille lieues de celle que les joueurs connaissent, au point même de nous demander comment une suite pourrait encore s’adapter à la licence de Sega.

Et il y a un problème supplémentaire : la mise en scène et l’esthétique globale de la série. Les fans de dramas japonais ne serront pas perdus face à la postproduction de Yakuza. Les autres seront déstabilisés par un rendu un peu kitsch avec des fondus enchaînés ou au noir dépassés, des plans de caméra parfois étranges ou complètement improbables, et un étalonnage réduit au minimum. Le travail sur certaines scènes de combat « en arène » nous a toutefois rappelé au bon souvenir d’une série comme Warrior. Nous pouvons aussi saluer les différences colorimétriques qui permettent de distinguer la période de 2005, de 1995 ou encore l’enfance de Kazuma. Le son a également été retravaillé sur cette dernière époque pour donner un effet mono vieillit, rappelant les très vieux films japonais.

Mais la post production aurait pu aller plus loin, avec un traitement encore plus poussé. Un simple assombrissement de l’image et une légère accentuation des contrastes pour mettre en valeur les choix de couleurs des lieux et la mise en avant de leurs ambiances auraient vraiment changé le rendu de certaines scènes, qui sont actuellement bien trop fades. Enfin, si certains décors nous ont plutôt satisfaits, le bilan global de ce Kamurocho cinématographique est un brin chiche tout au long de cette première saison.

Critique Saison 1 Like a Dragon :Yakuza (2)

Concernant les performances des acteurs, le bilan est également mitigé. Nous vous conseillons vivement de regarder cette saison en version originale. Loin de vouloir lancer un débat de puristes contre fans du doublage VF, nous pensons que le jeu d'acteur est extrêmement « japonais, » avec des réactions qui risquent de frôler la caricature en anglais ou français (nous n’avons pas pu voir la série autrement qu’en version originale, en japonais).

Globalement, l’ensemble des comédiens reste convaincant. Néanmoins, si vous cherchez à jouer aux sept différences avec les personnalités du jeu vidéo, vous risquez rapidement de faillir. À l’exception de Goro Majima (et encore), les protagonistes demeurent loin de leur alter vidéoludique. Ils semblent en effet tous bien plus jeunes et aussi bien plus lisses dans leurs réactions.

Certes, la série avait annoncé ne pas vouloir respecter scrupuleusement les jeux originaux. Toutefois, nous nous questionnons toujours sur l'utilité d'avoir souhaité créer tant de différences, parfois pour en arriver au même point, ou pire.

Verdict

Nous sortons globalement déçus de cette première saison de Like a Dragon : Yakuza. Néanmoins, nous nous demandons si nous sommes les véritables cibles de cette série. D’un point de vue de joueur, la production d’Amazon apporte de nombreuses retouches à l’histoire du premier épisode de la licence de SEGA, à tel point qu'elle peut frustrer. D'un point de vue de spectateur occidental, elle est entièrement imprégnée des codes des dramas live japonais, ce qui peut déstabiliser celles et ceux peu ou pas habitués à ces normes cinématographiques, de mise en scène et esthétiques de ce type de format. Cependant, nous laissons la porte semi-ouverte puisque cette première saison trouvera sans doute son public, particulièrement friand de ce genre de proposition. Malheureusement, elle risque de demeurer bien plus niche qu’elle aurait pu l’être autrement.

Critique Saison 1 Like a Dragon :Yakuza

6

Correct

À moins que vous soyez particulièrement fan des dramas classiques japonais et peu exigeant quand au respect du produit d'origine, il est peu probable que vous adhériez à cette première saison.

Critique Saison 1 Like a Dragon :Yakuza (4)

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